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ScienceCritique : Réflexions sur l'usage de la science
16 octobre 2020

Qui meurt de la covid19 ?

 

Qui meurt de la covid19 ?

 

En ce mois d’octobre 2020, les interdictions continuent à pleuvoir sur les citoyens, en lien avec la maladie Covid19. A l’appui des décisions prises, les responsables politiques citent, comme ils l’ont fait depuis le début, des chiffres qualifiés de scientifiques, mais qui souffrent souvent d’imprécision. On entend, notamment, parler d’augmentation du nombre de « cas ». De quels cas parle-t-on ? Des personnes testées positives, des malades, des malades devant être hospitalisés, des malades nécessitant une réanimation, des personnes décédées de la covid (ou décédées et malades de la covid). Ce n’est évidemment pas la même chose.

Si l’on parle des décès, il est essentiel de connaître l’âge du décédé et son état de santé général, sinon le chiffre est peu pertinent.

 

Il est par contre des chiffres d’une fiabilité indiscutable et dont on peut tirer des conclusions très pertinentes. Pour obtenir ces chiffres, j’ai consulté les fichiers officiels de l’INSEE et fait des calculs élémentaires (moyennes et pourcentages) au moyen de tableur Excel. Il est donc possible à chacun de les vérifier, sans être spécialiste de quoi que ce soit.

 

Si cette vérification vous semble fastidieuse, vous pouvez aussi faire confiance à leur auteur - qui a pris soin de les faire contrôler par des complices méticuleux - et passer directement à la conclusion.

 

Des chiffres dont on peut tirer une conclusion par une démarche scientifique.

 

L’INSEE publie le nombre de morts chaque jour en France. Il est possible de connaître les chiffres des déces pendant la période du 1° mars au 24 aout 2020. (les données plus récentes apparaîtront plus tard). Ils sont extrêmement fiables : on sait exactement qui est mort et qui ne l’est pas ; les seules erreurs possibles sont la déclaration d’un jour plutôt que la veille ou le lendemain, ce qui n’a aucun impact sur ce qui nous concerne. On peut facilement trouver ces chiffres, ainsi que ceux des deux années précédentes aux mêmes dates, à l’adresse https://www.insee.fr/fr/statistiques/4487837?sommaire=4487854. [i] Les fichiers se chargent dans un tableau Excel, avec lequel il est aisé de faire des calculs. L’INSEE fait donc bien son travail de collecte de données et de mise au service de tous les citoyens.

 

Il ressort de l’étude de ces chiffres une nette augmentation de la mortalité pendant cette période (1 mars – 24 aout) par rapport aux années précédentes, avec un pic fin mars début avril. La surmortalité par rapport à la moyenne de décès 2018-2019 est  d’environ 23 000 personnes, alors que le chiffre des décès dus au covid19, selon les sources officielles, est de 32 000, soit 9 000 de plus. Cela laisse à penser, sans que ce soit une preuve, que des décès ont été attribués à la covid19, alors que d’autres causes ont pu contribuer à la mort, voire la provoquer.

La surmortalité sur cette période est 7,97%,  par rapport à la moyenne de 2018 & 2019 pendant la même période, et de 0,035% de la population française. Il ne s’agit donc pas d’une catastrophe ravageuse pour le pays.            

 

Un autre tableau, téléchargeable à partir du même site, nous fournit des données très intéressantes : l’âge et le sexe des personnes décédées, toutes causes confondues. Ici encore la fiabilité est parfaite : en fonction de la date de naissance et de celle du décès on peut déterminer l’âge très précisément.  Quant au sexe, la marge d’erreur est négligeable.

Chez les femmes décédées pendant la période 1/3/2020 – 28/08/2020 (de la covid19 ou autre) 60% avaient plus de 85 ans, et 90% plus de 65 ans. Chez les hommes, ces chiffres descendent  à 81% et 36% ; la différence n’est pas due au sexisme du virus, mais au fait que les femmes vivent plus longtemps. Ce sont donc surtout des personnes âgées qui sont mortes, ce qui est dans la nature des choses : plus on vieillit, plus on risque de mourir.

 

La surmortalité par rapport à la moyenne des années 18-19, est elle aussi très significative. Parmi les femmes, 102% de cette surmortalité est attribuée aux plus de 65 ans, dont 72% aux plus de 85 ans; pour les hommes, ces chiffres sont de 103% et 50%. Comment se fait-il qu’il y des pourcentages supérieurs à 100% ? Tout simplement parce que, pendant la période donnée, il y a eu une sous-mortalité chez les moins de 65 ans, pour diverses raisons dont la baisse des accidents de la route. Le chiffre de surmortalité est du exclusivement aux plus de 65ans, des deux sexes. Cette surmortalité étant très probablement (pas sûrement à 100%) due à l’épidémie de coronavirus, on peut conclure que la morbidité de cette maladie est essentiellement due à l’âge et plus particulièrement au grand âge.  Pendant la période considérée, il y a eu en France une baisse de 725 décès chez les moins de 50 ans. Si donc il y a eu, dans cette tranche d’âge, des morts dues à la covid19, elles ne doivent pas être très nombreuses.

Le chiffre important n’est pas le nombre de décès, mais le nombre d’années de perte de vie.

Les propos précédents pouvant paraître cyniques, il est utile de dire que l’auteur de ces lignes fait partie des plus de 65ans, et se rapproche à grand pas des plus de 85. Il est donc bien placé pour en parler. Est-il moins grave de mourir lorsqu’on est âgé ? évidemment oui. C’est pour cela qu’il est absurde de compter les morts à l’unité, lorsqu’il s’agit de mort par maladie, autrement dit sans qu’il y ait une cause humaine. Le bon concept est la perte d’espérance de vie, et plus encore de vie en bonne santé.  L’espérance de vie est une donnée statistique fiable, qui donne un âge estimé (mais non certain) de décès, en se basant sur la moyenne de la population.

En France, actuellement, l’espérance de vie à 85 ans est de 6 ans et 1 mois pour les hommes, 7 ans et 7 mois pour les femmes[ii]. Cette même espérance de vie à 20 ans est de 63 ans. Cela signifie qu’une personne qui meurt à 85 ans perd « en moyenne » 6 ans et demi d’espérance de vie, alors que celle qui meurt à 20 ans perd 63 ans, soit dix fois plus.

Poussons plus loin l’analyse des chiffres. L’âge moyen des français et de 42,9 années (43,3 pour les femmes, 40,5 pour les hommes). A cet âge, l’espérance de nombre d’années de vie est d’environ 44 ans. A 65 ans, âge dépassé par la plupart des victimes de la surmortalité, il est d’environ 23 ans.

La surmortalité en 2020, due essentiellement à la covid19 est donc beaucoup plus faible si on l’exprime en nombre d’années perdues qu’en nombre de décès. Un calcul un peu plus compliqué, dont je vous fais grâce, donne une perte d’années de vie égale à 0,0085% de l’espérance totale de la population française. [iii]

Conclusions 

Que peut-on déduire de ces chiffres énoncés avec la froideur propre à toute approche scientifique, en particulier statistique ?

  1. Que l’épidémie de covid19 est bien réelle et a provoqué des décès.
  2. Que la surmortalité en 2020 par rapport aux deux années précédentes est très faible. (0,035% de la population française).
  3. Qu’elle concerne presque exclusivement des personnes de plus de 65 ans, dont les deux tiers de plus de 85 ans, ce que le Président de la République a confirmé dans son discours du 14 octobre.
  4. Que l’impact sur l’espérance de vie des français est extrêmement faible (de l’ordre de 0,0085%).
  5.  

On est donc vraiment très loin d’une catastrophe nationale. Le climat de terreur développé et entretenu ne correspond pas à la réalité de l’impact sur notre pays.

 

Ces chiffres n’indiquent pas s’il fallait ou nom imposer un confinement, le port du masque, la fermeture des bars, l’interdiction des fêtes, mariages et manifestations publiques, un « couvre feu » … et dégrader pour longtemps l’économie du pays. De telles décisions ne relèvent pas d’une démarche scientifique, mais de choix politiques. Quittant pour un instant la rigueur et la froideur de celui qui examine les chiffres indiscutables, je me prononce en tant que citoyen, ayant largement dépassé les trois quarts de son espérance de vie : NON, il était absolument déraisonnable d’avoir pris de telles mesures catastrophiques pour tenter, sans certitude, de lutter contre un phénomène sanitaire de très faible impact.



[i]  Charger les fichiers « décès quotidiens » et « décès quotidiens par âge sexe et lieu ». Suivant votre ordinateur, prenez la version qui vous convient. Les chiffres seront les derniers mis à jours, un peu différents de ceux que j’ai utilisés. 

[ii] Tous ces chiffres peuvent se trouver sur le site INSEE. Leur fiabilité est absolue

[iii] Le nombre d’années de vie espérées de la population française est le produit de l’âge moyen par l’espérance de vie à cet âge, soit 2 880  millions d’années. Depuis les dix dernières années, ce chiffre a augmenté d’environ 6 millions par an. La perte totale d’espérance de vie due à la surmortalité « covid19 » est la somme, pour chaque tranche d’âge, du produit du nombre de décès par l’espérance de vie à cet âge, soit  environ 250 000 années, moins d’un vingtième de l’augmentation naturelle. La maladie a donc très légèrement fait baisser l’augmentation de l’espérance de vie (0,0085% environ).

 

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Bruno Décoret
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ScienceCritique : Réflexions sur l'usage de la science

Ce blog, initialisé le 9 avril 2020, a pour but un regard critique sur toutes les références faites à la science, par les acteurs politiques, médiatiques, ou autre. Il ne suffit pas de dire « c’est la science » ou « les scientifiques ont dit » pour être réellement dans un processus scientifique. La science ne peut se réduire à des incantations.

Dominique Beudin développe sur son site professionnel une résistance à la grave situation actuelle que connaît notre pays. C'est avec plaisir que je conseille sa consultation. BE-ST résitance.

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